ITTO, la non-voyante courageuse mais ingrate !

Je connais personnellement le cas de Itto dont la vie constitue une véritable aventure sociale, qui pourrait faire l’objet d’un roman ou d’un film.

Les grandes lignes de cette exceptionnelle destinée sont reprises dans un article de MEDIA 24 .

On doit saluer le courage, que dis-je l’énorme courage, de cette jeune femme, sa rage de vivre, de réussir, d’arriver à dépasser toutes les difficultés que la vie a semées sous ses pas!

Mais dommage que Mademoiselle Itto semble oublier les personnes qui l’ont aidée dans cette vie chaotique.

Si elle est arrivée à son but, ce n’est pas par hasard : sa volonté farouche lui a servi de locomotive que rien ne pouvait arrêter, mais il ne faut pas oublier aussi les quelques coups de pouce qui lui ont ouvert quelques portes.

L’établissement pour aveugles où elle a pu étudier, jusqu’au baccalauréat est une une association marocaine. qui a servi à Itto de rampe de lancement dans la réalisation de son rêve.

Certains bienfaiteurs lui ont tendu la main, l’ont accueillie, lui ont ouvert leur porte et l’ont guidée, lui ont payé son loyer parfois, l’ont accompagnée dans des moments surement très difficiles, l’ont soignée! Ils l’ont fait qui par simple humanité, qui par devoir religieux. peu importe, ils l’ont fait …..

Ensuite elle a pu préparer une licence d’anglais à la faculté de Meknes puis de Rabat, où elle était boursière de l’état : si une bourse de mérite devait être attribué à quelqu’un c’est bien Itto qui devait la recevoir. Certains de ses professeurs lui ont consacré tout le temps dont elle avait besoin, d’autres lui ont consacré toute l’attention qu’elle méritait : ils ont fait leur travail, certes, mais ils l’ont bien fait …

Durant la dernière année de son cursus estudiantin, elle avait bénéficié du concours très spécial de la FONDATION MAROCAINE DE L’ETUDIANT.

C’est grâce notamment à la F.M.E. que Mademoiselle Itto a pu passer toutes une série de concours, toujours payants, auprès d’une série d’universités américaines jusqu’à ce qu’elle finisse par décrocher cette fameuse Fulbright scholarship.

C’est tout à son honneur, mais c’est aussi tout à l’honneur des responsables de la F.M.E. qui lui ont fait confiance et qui l’ont accueillie, aidée, financée, orientée, soutenue, tout comme les autres personnes publiques et privées marocaines durant sa vie.

L’université américaine qui a accueillie Itto a reçu en somme une étudiante, handicapée certes mais issue de la société marocaine avec toutes ses tares et surtout beaucoup de ses qualités.

Je crois que quand elle parle de son parcours personnel, Mademoiselle Itto, ne devrait pas passer sous silence ceux qui lui sont venues en aide. Cette reconnaissance, même formelle, ne serait que le signe final de la valeur humaine de Mademoiselle Itto.

Cette reconnaissance de l’aide qu’elle a reçue de la part de particuliers et de services publics – aide qui lui est due et qu’elle mérite mille et cent fois – pourrait donner espoir à des dizaines de cas qui comme elles sont pleins d’espoir de vivre normalement et qui pensent que personne ne peut leur tendre la main!

Cela n’empêche en rien de saluer ici avec beaucoup de respect et d’admiration son parcours et de lui souhaiter la totale réussite dans ce qu’elle entreprendra.

Occulerait-elle plus tard de reconnaître ce que les américains auraient fait pour elle?