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CITOYEN HMIDA
29 septembre 2019

RUE DU PARDON

 

Mahi BINBINE écrit des romans puisés dans e Maroc profond, celui que nous connaissons tous, que nous aimons, et qui parfois nous choque et nous irrite. Mais c'est notre Maroc!

L'auteur - artiste peintre par ailleurs - aborde dans son dernier roman édité en 2018 chez LE FENNEC sous le titre RUE DU PARDON (il faut penser ce titre en arabe : DERB AL AFOU  sonne beaucoup plus vrai) un sujet quasi tabou dans notre littérature et dans notre société ! 

Il s'agit du monde des cheikhats ! 

 

 

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Avant de parler du roman, je tiens à signaler l'excellente page de couverture qui constitue un véritable petit chef-d'oeuvre de l'édition.

Contrairement à un certains auteurs francophones marocains, nourris à la douveur des critiques parisiens et guicés par des éditeurs en mal de misérabilisme vendeur, mahi BENBINE  aborde dans ce petit roman de 120 pages la vie tumultueuse d'une cheikha, une chanteuse-danseuse animatrice de soirées torrides, qui part ailleurs mène une vie normale, dans un quartier du vieux Marrakech.

D'aucuns auraient profité de ce point de départ pour tenter de nous fendre le coeur sur la misère de cette femme, sur le vice qu'elle porte en elle, sur la faune glauque qui l'entoure.

Ce n'est pas du tout la démarche de Binbine, qui très honnètement nous parle de Mamyta comme d'une artiste, d'une mère, d'une femme qui a aimé, d'une voisine bienveillante, d'une femme qui aime sa liberté!

Avec des touches qui portent leur dose de critique, il évoque la vie des gens de la nuit, de leurs problèmes, de leurs habitudes, bonnes et moins bonnes,. Les personnes de son roman qui sous la plus d'autres écrivains seraient détestables, sont plutôt attachants, sauf le père incestueux et pédophile!

Cheikha, Mamya l'est et elle est fière de l'être et Binbine ne porte auicun jugement sur ce personage que d'autres auraient couvert d'opprobe et jeté à la vindicte de leur lecteurs.

Binbine a rendu Mamyta sympathique, pathétique. Son amour pour la narratrice, la jeune Hayyat, marquée dès sa naissance par le sceau de différence avec sa tignasse blonde dans un monde de bruns, va lui permettre de lui transmettre toutes les ficelles de son art, sans honte, sans hyporcrisie, sans retenue non plus.

RUE DUPARDON est une belle promenade dans le Marrakech que nous soupçonnons, mais que nous ne connaissons pas et que nous découvrons grâce à Mahi Binebine.

A lire avec plaisir, car le roman n'a rien d'amer, ni de déplaisant, ni de dégradant! L'auteur nous parle d'un Maroc, qu'il aime, qu'il connait et qu'il respecte! C'est rare!

 

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