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CITOYEN HMIDA
12 septembre 2019

Quand un marocain nous raconte l’Afrique

 

Je ne pensais pas qu’il y avait de roman écrit par un marocain rt traitant des problèmes spécifiques à l’Afrique subsaharienne.

Mea culpa…Ce roman existe et il est intéressant à plusieurs égards.

Il s’agit de “LA NUIT AFRICAINE” de E. M. HAFIDI paru en 2001 chez les Editions des Dunes, maison qui semble avoir disparu aujourd’hui.

nuit africaine

Le roman est intéressant de par le mystère qui entoure son auteur : E M. HAFIDI fait preuve d’une modestie très rare de nos jours, chez les écrivains, en occultant son prénom et ne donnant aucune indication sur son parcours, sur la quatrième de couverture, comme il est courant.

E. M. HAFIDI, si l’on en croit le quotidien “Aujourd’hui Le Maroc” dans son numéro du 21 avril 2002, serait El Miloud HAFIDI. Nous n’en saurons pas plus et si vous avez des informations à ce sujet, elles seraient les bienvenues.

L’ouvrage est intéressant par son style : je suis toujours agréablement surpris de lire un roman marocain bien écrit, sans faute de style, sans redondance, sans accumulation de mots rares et compliqués visant à impressionner le lecteur,

“La nuit africaine” se lit très aisément et avec un plaisir certain.

Le sujet enfin est d’un intérêt tout particulier, surtout qu’il est abordé par un marocain qui semble connaître parfaitement l’Afrique subsaharienne des années ayant suivi les indépendances,

E. M. HAFIDI évoque les premiers pas de deux pays africains limitrophes aux noms imaginaires, nouvellement indépendants, nés tous les deux de l’imagination fertile et machiavélique de l’ex-pays colonisateurs. Dans la réalité géopolitique cde l’Afrique, les cas sot nombreux et la choix est laissé au lecteur d’accoler les vrais noms à ces pays imaginaires, le Fakumbu et le Nagambé.

Ces deux pays sont livrés, comme c’était le cas à l’époque et dans la plupart des cas, à des présidents dont la seule vertu était de plaire à l’ancien colonisateur et l’unique préoccupation était de s’occuper de leur propre situation et éventuellement de celle de leur clan.

Le chef de l’un de ces états nous rappelle très précisément ce caporal de l’armée française, choisi par les français pour diriger son pays pays nouvellement indépendant et qui au fur et à mesure de l’exercice du pouvoir, de plus en plus autocratique et despotique, commence à rêver d’un trône d’empereur.

L’autre pays est gouverné par un une personnalité moins loufoque, mais tout aussi imbue de son prestige de chef et pleine d’ambition personnelle.

Autour des chefs d’état, gravitent une cour servile ne cherchant qu’à s’enrichir, des hommes d’affaires véreux et corrupteurs, des agents diplomatiques au rôle parfois trouble, des femmes sans scrupules, des syndicalistes qui utilisent le peuple et que le pouvoir manipule, et des trafiquants de tous genres!

Le roman dans sa première partie est mené tambour battant, dans un style alerte et vivant, les descriptions des événements sont quasi parfaites même si parfois elles frisent la caricature, mais la réalité historique nous avait dejà montré que la fiction n’est jamais bien loin!

Mais dommage, dans la seconde partie de l’ouvrage, l’auteur semble s’essouffler, il se perd dans son récit, il nous perd dans des détails, le roman finit un peu en queue de poisson. HAFIDI nous raconte la guerre entre les deux pays, les émeutes provoquées çà et là, les magouilles des uns et des autres, et enfin la réconciliation fragile et improbable entre les frères ennemis.

Mais ainsi allait l’Afrique dans les années 60 ! Il est bon de se le rappeler.

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