Quelques heures…quelques jours ….une éternité !

Je viens de rentrer d’un voyage, long et court à la fois, épuisant mais enrichissant, un voyage où le temps et l’espace se mélangent, un voyage où j’ai appris la patience d’être bloqué durant des heures dans des embouteillages inextricables pendant lesquels votre chauffeur vous racontera sa vie, ses malheurs et quelques bonnes blagues aussi, un voyage où chaque achat peut durant un temps infini en marchandages, en propositions, contre-propositions et ne pas aboutir finalement, mais le tout dans la bonne humeur et une grande tristesse étalée ou contenue selon les uns et les autres, un voyage où j’ai appris que la mort pour ce peuple a été et est encore un moment important, avec des cimetières partout, des temples partout, des églises partout, des mosquées encore plus nombreuses, un voyage où j’ai découvert des villes sinistrées, avec des avenues entières bordées de bâtiments menaçant ruine, des kilomètres carrés de constrictions anarchiques, mais aussi des villes nouvelles, créées ex-nihilo dans le désert, des villes destinées à décongestionner les grandes localités existantes étouffant sous le poids de l’exode rural!

Je viens de rentrer de ce voyage, les yeux plein de soleil, plein de verdure luxuriante et d’immensités désertiques infinies, la tête peine du bourdonnement d’une circulation hallucinante où par je ne sais par quel miracle je n’ai vu aucun accident, mais des véhicules cabossés, rayés, défoncés, une circulation que nul feu rouge ne régule!

Je suis rentré de ce voyage où j’ai eu la change de voir un pays en long et en large : en long, c’est le cas de le dire, puisque l’essentiel de ce pays s’étend le long d’un fleuve monumental, mythique, majestueux, calme et nourricier, de fin fond de l’Afrique à la Méditerranée. En large aussi, car j’ai traversé des centaines de kilomètres de désert le plus désertique qui soit, un désert qui commence dès que l’on s’éloigne un tant soit peu du fleuve nourricier.

Je viens de rentrer de ce pays les yeux encore éblouis par des centaines de statues, de colonnes, de murs gravées de dessins bizarres et de signes encore plus bizarres, de mosquées belles et imposantes, d’églises dressant fièrement leur croix, les yeux encore embués de cette chaleur spéciale qui se dégage des gens de là-bas, très volubiles, trop même, mais je crois qu’ils ne peuvent faire autre que parler sinon ils exploseraient de colère, et de tristesse…

Je viens de rentrer de ce pays où les autorités ont voulu tout faire pur attirer les touristes, même créer de toutes pièces d’immenses villes sur la cote, où la vie n’existe que dans les hôtels de luxe, les pges privées, lles bateaux qui sillonnent les vagues pour le plaisir de touristes russes, allemands ou aiatiques.

Je viens de rentrer d’un voyage qui aurait dû durer des mois, car on ne découvre par ce pays en le traversant en autocar climatisé et en le mitraillant de son Canon ou pire de son téléphone portable aussi sophistiqué soit-il.

Je viens de rentrer d’Egypte et j’y suis encore pourtant…Je pourrais en dire mille et une autres choses, comparer avec ce que nous vivons …Mais, je préfère fermer les yeux en me souvenir de ce que j’ai vu, entendu, senti et ressenti!

P.S. : j’ai pris des tonnes de photos …j’en partagerai quelques unes avec vous prochainement !