PEUT-ON S'INDIGNER SUR COMMANDE?

Depuis que Stéphane HESSEL a lancé son “INDIGNEZ-VOUS!“, il est de bon ton de s’indigner.

Indignons-nous donc !

Mais l’indignation doit être spontanée et sincère: elle s’accommode mal du phénomène de mode, risquant de devenir sélective et elle ne répond pas à une commande, fût-elle celle d’un cercle littéraire.

Dans “NOS INDIGNATIONS“, paru en 2018 dans la Collection “Voix du Maroc” de l’éditeur MARSAM, trente et un écrivains ont été invités, sous la coordination de Abdellah BAÏDA, Mamoun LAHBABI et Jean ZAGANIARIS, à “exprimer leur indignation face aux malaises qui minent notre société”.

Trente et une voix – certaines connues, d’autres plus discrètes, quelques unes ayant des échos bienveillants hors de nos frontières, d’aucunes venues de l’étranger pour vivre parmi nous – nous crient leur indignation, de trente et une manières différentes, à propos de thèmes assez récurrents.

Les sujets abordés par les uns et les autres vont du plus banal – la corruption – au plus sensible – la religion – en passant par le terrorisme et la sexualité, la justice et les incivilités, la culture et la politique sociale, sans oublier l’inévitable schizophrénie de nos compatriotes .

Parfois, ces indignations relèvent de pure forme car elles reprennent les clichés galvaudés dans toutes les discussions.

Dans d’autres cas, elles me sont restées totalement hermétiques tant leur sujet est vague.

Sort-on plus indigné de ces lectures? Je ne le crois pas …L‘indignation ne se commande pas : comme la colère, elle doit venir des tripes, et les mots pour la dire doivent venir du cœur!

Je vous laisse découvrir les indignés et leurs indignations