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CITOYEN HMIDA
11 février 2018

Un roman pour comprendre le Liban ....

Encore un auteur et un roman que je découvre avec délectation : le libanais Charif MAJDALANI et son dernier roman “L’EMPEREUR A PIED” paru chez les éditions du SEUIL en août 2017.

La biographie de l’auteur m’a intéressé en premier lieu : contrairement à beaucoup de ses compatriotes libanais, il a quitté son pays pendant la guerre civile pour y revenir en 1993, après de solides études supérieures littéraires en France, et y exercer en tant qu’enseignant universitaire et accessoirement comme journaliste.

Un nouvel Amine MAALOUF est-il en train de voir le jour avec Charif MAJDALANI ? Tout porte à le croire quand on parcourt les titres du reste de sa bibliographie : à commencer par un Petit traité des mélanges : du métissage culturel considéré comme un des beaux-arts (2002) suivi quatre romans : Histoire de la Grande Maison (2005), Caravansérail (2007), Le Dernier Seigneur de Marsad (2013), Villa des femmes (2015) avant l’opus dont je vous parle ici.

“L’EMPEREUR A PIED” est une saga typiquement libanaise, qui reprend l’histoire de la naissance d’un clan dans les rudes montagnes du pays des cèdres et les différentes péripéties que connait le développement de toute saga, surtout quand elle est prisonnière d’un serment totalement fou exigé par le créateur du clan de ses descendants : le serment que jamais ” Au nom de la pérennité de son bien, il ne doit plus y avoir d’autre lignée que celle de l’aîné”.

Comment résumer un siècle et demi de la vie d’un clan libanais,marqué par les aventures les plus diverses, marqué par l’exil, marqué les rivalités, marqué les voyges à travers la monde de Naples à Rome, décadentes aristocratie italienne de l’époque, de Mexique en pleine mutation sociale à la Chine boulversée par les guerres et la révolution, aux Balkans de la Guerre Froide, pour revenir au Liban d’après la guerre civile où seule l’argent et encore l’argent compte!

Charif MAJDALANI nous entraîne avec lui dans ces aventures auxquelles nous finissons par croire : le style fort, rude, précis de l’auteur y contribue largement.

Cette phrase de l’un des protagonistes donne une idée parfaite du roman :

Il n’y a rien de sûr dans aucune de ces histoires, ni dans aucune histoire. On bâtit nos vies et nos destins sur des socles fragiles, faits de blocs de réel maçonnés avec l’argile des légendes, retravaillés à partir d’arrangements avec la réalité.

Bonne lecture!

PS : il faut absolument que je me procure les autres romans de Charif MAJDALANI.

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