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CITOYEN HMIDA
27 janvier 2016

DES MAUX NOUVEAUX POUR DIRE DES MAUX ANCIENS

La langue française est pleine de bizarreries et ce depuis toujours! Mais en y mettant un peu du sien, l’tulisateur de la langue de Molière peut s’y retrouver plus ou moins aisément!

Notre amie Fat Olw a justement relevé hier une de ces singularités : les français semblent être les seuls à utiliser le vocale “paratonnerre” pour désigner le “dispositif destiné à protéger les bâtiments des effets de la foudre.” Or, dans le dispositif, il n’est nullement de “tonnerre” ni encore moins d’effets ou de dangers du tonnerre par ce que en fait le tonnerre n’est pas l’objet visé par le dispositif mais bien la foudre!

Ce dispositif devrait porter le nom de “parafoudre” comme c’est le cas dans plusieurs langues, dont l’arabe!

Aujourd’hui, je voudrais m’arrêter sur un autre phénomène de la langue française, ce que l’on dénomme : le “parler politiquement correct“! En fait, c’est la tendance retenue par les politiciens d’abord suivis par les médias, avant d’être adopté dans le langage courant, de “parler pour ne déplaire à personne.”

Aucune règle linguistique ne justifie l’existence de ce parler politiquement correct, puisqu’il suffit juste de “adoucir les formulations, termes ou expressions qui pourraient heurter un public catégoriel“. Cette façon de procéder ne change rien au statutet à la situation personnel de ce public mais les apparences sont sauves

Ainsi, quand vous allez payez vos courses au supermarché, vous ne serez plus face à une rébarbative “caissière” mais vous aurez affaire à une charmante “hôtesse de caisse“. Pour la pauvre prolétaire, cela ne change strictement rien, mais vous serez moins culpabilisé de participé à l’exploitation de la classe des travailleurs.

Vous aurez le même sentiment en entrant dans un magasin où vous accueillera une “hôtesse de vente” autrement plus agréable forcément qu’une simple “vendeuse” : vous pourrez même étblir des liens personnels avec elle en l’appelant par le prénom qui est inscrit sur son badge, même si elle n’a pas spécialement envie de parler avec vous.

En arrivant à votre bureau, vous trouvez que tout est parfaitement nettoyé et passé à l’aspirateur : c’est tout à fait normal, car la “technicienne de surface” est passée par là aux environ de 6 heures du matin, exactement comme le faisait l’ancienne “femme de ménage”.

Quand le personnel commence à s’installer, ous notez que les “commerciaux” et les “chargés de clientèle” sont toujours les plus élégants, ceux qui prennent soin de leur coiffure, qui choisissent les cravates les plus seyantes : ils doivent, comme les anciens “proposés” impressionner le velgum pecus qui se précipitera sur les guichets dès l’ouverture des portes!

J’allais oublier les “instituteurs et institutrices” qui ont marqué notre enfance et ont contribué à faire de nous ce que nous sommes : leur rôle et leur mission ont été revalorisés par un simple changement de qualification! Ils sont devenus “professeurs des écoles”. Bien sûr ils leur plus d’études, plus de diplômes mais leur travail est le même que celui de leurs aînés.

Mais les malheureux qui n’ont pas pu trouver un emploi vont être être exclus de ces nouvelles appellations! Bien sûr que non, il ne faut vexer personne : les “chômeurs” deviennent par miracle des “demandeurs d’emploi” : ce serait, parait-il, moins stigmatisant et moins stressant!

Pour tous les défauts ou handicaps physiques, les français ont choisi la périphrase – cette figure de la rhétique qui consiste à utiliser plusieurs mots pour exprimer ce que l’on pourrait dire en un seul – pour rendre plus supportable la gêne qui pourrait découler de l’usage des termes spécifiques.

Ainsi, un sourd est désigné par les formules “malentendant” ou mieux “déficient auditif” ce qui n’apporte aucun soulagement à son état et ni aucune amélioration à sa perception des sons.

Les aveugles, pour leur part, sont affublés du qualificatif de “malvoyantS” qui ne leur est d’aucun secours pour évoluer dans le monde qu’ils ne distinguent pas.

Les handicapés qui souffrent de paralysie des jambes, plus ou moins graves, sont désormais des “personnes à mobilité réduite” .

Malgré les ravages que l’obésité fait parmi les adolescents et même les enfants – vive la malbouffe de Mac Do et Co – , il est malvenu de désigner les obéses par ce mot : on parlera de “personnes en surcharge pondérale” alors que les risques de problèmes de santé soient exactement les m^mes évidemment.

La société est cataloguée en “seniors“, en “personnes troisième âge” , en “minorité visible“, en “personne de couleur” selon que l’on soit en fin de carrière professionnelle, en situation de retraité, qu’on ait le faciès légèrement du commun des voisins ou qu’on ait la peau basanée.

Et bien évidemment, les situations sociales, politiques et économiques difficiles n’échappent pas cette tendance du parler politiquement correcte : on parlera plus de “prisons” mais de “espace carcéral“, ni de bavures qui deviendront des “dommages collatéraux“, ni de hausse des prix requalifiées de “réajustements des prix”, ni de produits de mauvaise qualité mais de “entrée de gamme“, ni bien sûr des charges sociales des entreprises mais de “coût du travail” ce qui permet de culpaliser les travailleurs!

A parler politiquement correct, on finira je crois par perdre le sens de la vie même!

Ce phénomène existe aussi chez nous !

Quand quelqu’un a la peau foncée, on lui collera le joli quolibet de “Louiyene” (la petite couleur) histoire de taquiner sans plus!

Les “Madame Tazi” de nos quartiers huppés font toujours appel à de petites bonnes pour s’occuper de leurs chérubis : elles les attribuent un tablier, un chemisier et une petite calotte pour cacher leur cheveux et disent à leures amies qu’lles ont recruter une “nounou” ou une “nurse” pour leur petit dernier.

Souvent dans les grandes surfaces, vous entendrez une voix nasillarde dans les hauts-parleurs prier “Assayida Al Mounadifa” de se déplacer dans tel rayon : la femme de ménage ou technicienne de service – devenue “madame la nettoyeuse” par la grâce de l’arabisation” s’exécute immédiatement.

Changera-t-on les maux de notre société en changeant les mots qui les désignent? Rien n’est moins sûr!

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