Abdelillah BENKIRANE devra-t-il perdre les prochaines élections législatives ?

L’année qui commence s’annonce cruciale pour le gouvernement dirigé par le PJDiste Abdelillah BENKIRANE.

On peut établir une première liste – non exhaustive et non limitative – des principales pierres d’achoppement qui présentent tous les risques de défavoriser la perception que les citoyen(ne)s ont de l’action gouvernementale:

– La crise qui a frappé le monde il y a quelques années finit par atteindre le pays,

– le tourisme piétine au mieux et recule souvent,

– la pluie se fait prier avec les conséquences désastreuses que cela peut entraîner,

– les possibilités d’emploi se tarissent, favorisant un chômage de masse.

– les chiffres de prévision de croissance restent selon les institutions qui les émettent très en deçà des espoirs de l’exécutif,

– les foyers de tensions internes se suivent et se ressemblent, touchant les élèves-professeurs après les étudiants en médecine,

– les prix flambent sous le coup de butoir d’une TVA plus gloutonne qui touchent les tarifs ferroviaires, les coûts des consommation en eau et en électricité, la décompensation progressive du sucre finira par stabiliser, après libéralisation, le prix de produit très demandé par les citoyens marocains à un niveau bien plus élevé que l’actuel.

Bref, rien ne va plus pour le gouvernement Benkirane qui doit en plus faire face à d’autres problèmes tout aussi complexes et compliqués : la réforme urgente, nécessaire et surtout douloureuse des régimes des retraites des fonctionnaires de l’état et des collectivités, parasités par la campagne menée contre les régimes spéciaux de retraites des ministres et secrétaires d’états et des parlementaires et conseillers.

Quelques dossiers traînent encore dans les tiroirs des ministres PJDistes concernés, comme le code de la presse ou la le projet de loi contre les violences faites aux femmes.

D’autres chantiers tout aussi délicats, bien que moins urgents, attendent l’équipe de Abdeillah Benkirane, notamment lr bouclage des lois organiques destinées à donner sa forme et sa force définitive à la constitution du 1er Juillet 2001. Or il semblerait que cela ne soit pas le souci majeur du gouvernement qui n’aura certainement pas le temps de présenter ces textes dans le delai fixé par ladite constittion, à savoir la présente législature.

L’enseignement public n’arrive pas à décoller, la santé publique malgré les efforts consentie reste toujours à la traîne, la réforme de la justice, cent fois annoncées et cent fois reportée, rencontre mille et un frein provenant de tous les acteurs du secteur, la corruption reste la plaie de notre système de gouvernance en général.

On peut se demander comment Abdelillah BENKIRANE pourrait défendre le bilan de son gouvernement face aux électeurs lors des prochaines législatives!

Il aura beau jeu de toujours affirmer qu’il a été empêché d’agir par le fait d’interventions des “tamsi7” (crocodiles) et autres “3afarit” (diables) : ces arguments animaliers et ésotériques ne lui seront d’aucun secours, même auprès de ses propres partisans. Il les a usés et éculés depuis quatre ans, à la tribune des deux chambres, dans ses meetings et même devant les caméras des télés étrangères !

Mais il faut bien reconnaître que ce gouvernement, son chef en tête, a montré qu’il n’a ni les épaules ni les compétences pour affronter à la situation ni pour gérer un état en période de crise.

La seule issue politique viable pour Abdeillah BENKIRANE serait de rendre son tablier et de quitter le pouvoir en perdant les élections législatives de septembre 2016.

Le PJD, son secrétaire général, ses élus, ses ministres sont plus performants quand ils sont dans l’opposition, plus performants et surtout plus libres et percutants.

Rendez-vous donc cet été lors de la campagne électorale qui s’annonce très spéciale!