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CITOYEN HMIDA
27 septembre 2015

Faut-il que les maisons d’édition publient n’importe quoi?

Les éditions L’HARMATTAN sont une maison honorable, s’intéressant aux auteurs du tiers-monde et réunissant un catalogue impressionnant de collections, de titres et d’auteurs!

Et pourtant, il leur arrive d’éditer n’importe quoi, dans le souci probable de donner à tout le monde une chance d’être lu! Noble mission en effet, mais pleine d’embûches!

Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’un roman est destiné à sortir dans la collection “Écritures arabes” que son auteur doit s’exonérer d’une écriture convenable, sinon d’un style particulier, quelque soit le registre de langue chosi!

Or, un ouvrage du marocain Ahmed TAZI, publié en 2003, sous le titre LE CONVOI DU CHIEN semble défier les règles élémentaires qui doivent présider à la réussite d’un roman !

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Dès la première page, le mauvais ton est donné : j’ai pris la peine d’en reproduire ici le fac-simili pour vous laisser juge de la valeur littéraire du premier paragraphe de cet opus !

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En tournant la page, le lecteur tombe sur “l’alacrité des relents de musc et d’ambre” ! Obligé de vérifier le sens exact de “relents” et de “alacrité”, je n’ai pas saisi comment le musc et l’ambre – parfums nobles s’il en est – peuvent dégager des “relents”, en fait des “mauvaises odeurs qui persistent” et surtout qu’ils puissent provoquer l’alacrité, c’est à dire une “gaité vive”!

Quelques lignes après, j’ai buté sur cette formule : “notre rue chalande” ! Que voulait bien dire Ahmed Tazi par cette expression : une rue peut être passante, fréquentée, encombrée, à la rigueur populeuse? Mais une rue chalande, cela n’a point de sens en français!

Avant de finir la deuxième page, je suis bloqué devant cette autre figure de style pour le moins inattendue : l’auteur évoque “cette senteur ocre et évanescente qui se logeait dans son ventre.

Ahmed TAZI n’étant pas Arthur RIMBAUD, qui pouvait se permettre de relier chacune de voyelles de l’alphabet français à une couleur et tout le monde trouve cela génial, j’ai fini par comprendre qu’il devait avoir confusion entre deux adjectifs : la senteur devait être plutôt ACRE que OCRE ! Je n’insiste pas sur le doux mot “évanescent” qui semble bien mal choisi, s’agissant en fait de simple flatulences.

Ainsi après moins de deux pages, Ahmed TAZI et son éditeur L’HARMATTAN m’ont dissuadé de continuer la lecteure de ce roman!

En toute honnêteté intellectuelle, je n’avais pas envie de me retrouver tout au long de 200 pages, confrontés à des approximations linguistiques de ce genre!

J’ai n’ai plus eu aucune envie de suivre ni le convoi, ni le chien, ni les personnages qui gravitent autour : Ahmed TAZI a raté son coup et je me demande où se loge son “vrai tempérament de conteur” que lui trouve Salim Jay dans son “DICTIONNAIRE DES ÉCRIVAINS MAROCAINS”.

La politesse première d’un auteur et d’un éditeur est de présenter à son public un travail accompli, bien réalisé, bien écrit – peu importe le style et le niveau de langue chois – et enfin bien corrigé!

Ce n’est pas le cas pour ce roman, malheureusement!

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