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CITOYEN HMIDA
19 juillet 2015

Un excellent sujet ne donne pas forcément un bon roman !

Fouad SOUIBA, personnage éclectique de la scène médiatique nationale – journaliste, chroniqueur, réalisateur, etc… – a publié son deuxième roman “LES SEQUESTRES” chez les éditions SMEIN en novembre 2014.

les séquestrés

L’auteur avait déjà commis un premier opus que j’ai l’occasion de critiquer assez sévèrement ici-même !

“Voilà donc une matière première romanesque formidable mais formidablement gâchée” : cette phrase de mon billet sur “L’INCOMPRIS DU HAY MOHAMMADI” vaut encore une fois pour ce second roman de Fouad SOUIBA!

L’auteur avait là un excellent sujet, une matière première tout à fait inédite, un moment de l’histoire de ce pays que personne n’avait encore abordé!

Le Maroc, quoique l’on dise, a connu son “printemps arabe” : il l’a vécu à sa manière et à son rythme ! Raconter comment le Maroc a vécu les six premiers mois de l’année 2011 est un défi que bien des romanciers auraient voulu relever et ils ne l’ont pas fait.

Fouad SOUIBA a même eut l’intelligence, le mérite et le courage intellectuel de voir dans ce que le Maroc et le reste du monde arabe ont vécu durant cette période la main de l’étranger.

Il a compris que les sociétés arabe en général et marocaine en particulier étaient en situation d’otages des médias étrangères: le titre du roman traduit cette triste réalité!

Le sujet donc de ce roman s’annonçait passionnant et les capacités diverses et variées de l’auteur de traiter ce genre de sujet laissaient présager une lecture enrichissante!

Dommage ! Fouad SOUIBA doit bien reconnaître qu’il n’est pas fait pour le roman !

Son roman s’ouvre sur une description de la Faculté de médecine de Rabat qu’il compare à “un être humain géant allongé tranquillos, pépère sur le ventre, comme à la plage” ! Sans nous arrêter sur le “tranquillos” et “pépère”, je ne crois pas que l’édifice de la Faculté de médecine de Rabat donne l’impression de représenter un être humain allongé sur le ventre !

Mais le “la” est donné !

Quelques pages lus loin, un supposé prince oriental – qatari, en fait puisque la chaîne de télé Al Jazera lui appartient – s’ennuie et “il s’affale dans un sofa géant (tiens encore ce qualificatif), bleu pétrole, à l’abri du casse-tête, du va-t-on à la sauvette“. Vous imaginez la scène? Moi pas du tout : qu’est-ce que le “va-t-on à la sauvette?”

Pour nous éclairer sur la psychologie du supposé prince, l’auteur nous précise qu’il “imprime un schéma à l’incommodité parfaite avec le contexte“! Vous y comprenez quelque chose? Moi que dalle!

A la page 155, on tombe sur cette phrase bizarre : “Treize quarante-sept sonnent en ce vendredi 26 juin 2006″ ! Mais quand pays, dans dans quelle ville au monde les horloges sonnent-elles la 47ème minute? La 45ème, je comprendrais, mais la 47ème? Fouad Souiba aura dû relire son texte avant publication.

L’accumulation, tout au long du roman, de ces petites négligences finissent par irriter le lecteur, sinon par le rebuter !

Revenons au fond !

Existe-t-il un fond dans ce travail ?

J’ai essayé de suivre les deux héros dans leurs difficultés quotidiennes de nouveaux médecins en chômage : quand je pense au manque sidéral de praticiens à travers le pays, je me demande comment deux médecins peuvent-ils être au chômage, à moins que leur aspiration première soit d’être des médecins-fonctionnaires !

Un médecin, gardien de voiture? Vous en avez déjà croisé? Ou kessal de hammam?

J’ai essayé de suivre les deux héros dans leur exil en Libye et surtout leur arrivée dans ce pays, l’accueil rocambolesque qui leur a été réservé, le rôle que leur a confié un haut dignitaire libyen dont le personnage est plus près de la caricature la plus grotesque que de la réalité certainement pas très belle !

Un couple de médecins marocains au pays de Kaddafi, se retrouvant lui chauffeur et elle chargé de je ne plus quelle mission domestique? Cela vous parait plausible, peut-être ….

Mais pour raconter tout cela et ce qui suivra, il aurait fallu que l’auteur domine la langue française ou qu’il écrive dans une langue qu’il maîtrise!

Quand un auteur écrit ” tenté est si bien …” au lieu de “tant et si bien….”, cela signifie soit qu’il doit revoir ses connaissances de la langue qu’il utilise, soit qu’il n’a aucune considération pour ses lecteurs car il ne relit ses textes, soit qu’il doive changer d’éditeur!

En tous cas, par son deuxième opus, aussi mauvais que le premier, Fouad SOUIBA me conforte dans mon impression : il ferait mieux de s’adonner à ses autres activités – qui j’espère pour lui sont d’un autre niveau – et de laisser tomber l’écriture!

Ma critique est dure mais je trouve qu’il ne sert à rien d’encenser systématiquement toutes les nouvelles parutions, comme le font nos journalistes, en reproduisant la quatrième de couverture ou en répétant les mêmes formules galvaudées! La preuve par ces articles dont je doute que les auteurs aient feuilleté le roman de Fouad Souiba :

http://www.aujourdhui.ma/lifestyle/livre/%C2%ABles-sequestres%C2%BB-de-fouad-souiba-les-printemps-arabes-et-la-manipulation-119216#.ValSYqT1ZHw

http://www.libe.ma/%E2%80%8B-Les-Sequestres-de-Fouad-Souiba-un-roman-sur-la-manipulation-mediatique-du-Printemps-arabe_a59756.html

http://lecanardlibere.com/article_infos.php?infos=1677

Cela n’aidera pas la littérature marocaine de langue française à continuer à tenir la place qu’elle a dignement tenue !

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